Malgré la reprise de l’économie, plusieurs secteurs rencontrent des difficultés pour recruter. L’État débloque 1,4 milliard d’euros pour intensifier l’effort de formation.
Après une année 2020 compliquée, l’activité repart de l’avant. Au deuxième trimestre 2021, 2,2 millions d’embauches ont été conclues, dont près de la moitié en CDI. Un niveau jamais atteint depuis 20 ans. Désormais, le niveau d’emploi est supérieur à ce qu’il était en 2019, avec un chômage revenu à son niveau d’avant la crise.
Mais cette vigoureuse reprise accentue les tensions de recrutement, en particulier dans les secteurs qui peinaient déjà à embaucher avant la pandémie, comme la construction et l’industrie. Pour tenter de pallier ces difficultés, l’État accroît son soutien financier à la formation. Il débloque 1,4 milliard d’euros, sur la période 2021/2022, pour renforcer l’arsenal des dispositifs en place. Sur cette enveloppe, 600 millions d’euros sont alloués à la formation des salariés, 800 millions d’euros à celle des demandeurs d’emploi.
Former les salariés sur des métiers qui recrutent
Les 600 millions d’euros destinés à la formation des salariés vont être prioritairement orientés vers les PME-PMI de 50 à 300 salariés. Alors que celles-ci n’avaient plus accès aux fonds de formation mutualisés, depuis la réforme de la formation professionnelle de 2018, elles vont de nouveau y être éligibles. Potentiellement, cela doit permettre de financer 300 000 formations courtes, de 40 heures en moyenne, sur des besoins de compétences immédiats, et 50 000 formations longues, de 400 heures en moyenne.
Dans le même temps, le dispositif Transitions collectives (Transco), est simplifié. Lancé début 2021, Transco finance la reconversion professionnelle des salariés dont l’emploi est menacé vers des métiers qui recrutent. Mais sa mise en œuvre est jugée trop contraignante. Pour l’alléger, l’obligation de conclure un accord préalable de gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP) va devenir facultative. Une simple consultation du Comité économique et social (CES) pourra suffire. Par ailleurs, 30 millions de financements supplémentaires sont alloués au dispositif.
Des formations opérationnelles pour les demandeurs d’emplois
Concernant les demandeurs d’emplois, l’objectif est de développer les formations opérationnelles en entreprise pour mieux coller aux besoins des employeurs. Pour cela, l’État injecte 210 millions d’euros dans le dispositif des préparations opérationnelles à l’emploi. Celui-ci a vocation à financer la formation de demandeurs d’emplois, directement au sein de l’entreprise, jusqu’à hauteur de 400 heures de formation afin de les faire monter en compétence avant de les embaucher.
L’État va également renforcer l’offre de formations longues et qualifiantes en direction des professions qui exigent des compétences particulières ou très spécialisées. Certaines filières sont trop peu développées, car réservées à un public restreint ou nécessitant des investissements techniques lourds. C’est en particulier le cas pour certains métiers de la construction et de l’industrie. L’accent est mis sur ces niches, avec à la clé une enveloppe de 350 millions d’euros.
Enfin, l’État va étendre les aides à l’embauche applicables aux contrats de professionnalisation, aujourd’hui réservées aux jeunes, à l’ensemble des chômeurs de longue durée. Ainsi 240 millions d’euros sont mobilisés à cette fin.
Bon à savoir
1,4 milliard d’euros
C’est le montant des fonds mobilisés dans le cadre du plan de réduction des tensions de recrutement.
© Thibault Bertrand – Uni-Médias – novembre 2021