Aujourd’hui nous faisons la connaissance de Thomas KLUNKER, éleveur de porc noir gascon et de brebis. Il est installé depuis 2016 à Saint-Jean-Lherm, hors cadre familial. Une rencontre avec un éleveur passionné, au parcours professionnel audacieux…
Pourquoi avoir choisi le métier d’agriculteur ?
Au départ n’étant pas issu du monde agricole, je ne pensais pas pouvoir m’installer. Pour moi devenir agriculteur, était inaccessible… Pourtant cela a toujours été un milieu qui m’attirait pour travailler en plein air et surtout au contact des animaux.
Quelles formations as-tu suivi pour devenir agriculteur ?
Après le collège je me suis orienté vers un Bac agricole, le Bac STAV (SCIENCES ET TECHNOLOGIES DE L’AGRONOMIE ET DU VIVANT) au LEGTA de Toulouse-Auzeville. Une fois le Bac obtenu, j’ai continué mes études vers un Bac +2 en alternance au Lycée agricole de Lavaur-Flamarens dans le Tarn ; j’ai donc suivi un BTSA ACSE : BREVET DE TECHNICIEN SUPERIEUR AGRICOLE « Analyse Conduite et Stratégie de l’Entreprise agricole ». N’étant pas issu du milieu, il me semblait indispensable de faire de l’alternance. L’avantage de ce parcours, c’est qu’il permet de voir toutes les facettes du métier, ainsi que de faire un lien entre la théorie et la pratique ; il n’y a rien de plus concret comme formation.
Quelles démarches as-tu fais pour t’installer ?
Après le BTSA mon maitre de stage, m’a laissé un peu de surface en fermage pour m’installer. Je suis allé au PAI (Point Accueil Installation) de la Chambre d’agriculture de Haute-Garonne, pour me renseigner sur les démarches. Je ne me suis pas engagé sur une DJA (Dotation Jeunes Agriculteurs) car le projet n’était pas encore assez abouti pour ce genre de dotation.
J’ai donc démarré en 2016 sur 20 ha de terres cultivables + 16 ha de bois afin d’y installer des porcs noirs gascons de plein air, dans les sous-bois de chênes. Puis je me suis agrandi et en 2018 j’ai développé l’atelier ovin viande.
Je me suis également associé dernièrement avec mon voisin, nous gérons une SCEA de 150 ha. L’acquisition des parts de cette société m’a permis d’obtenir du matériel, car démarrant de zéro l’investissement était trop important et cela m’a également permis d’obtenir de la surface cultivable.
Maintenant, il n’y a plus qu’à développer de l’élevage !
Pourquoi as-tu choisi l’élevage porcin et ovin ?
En premier lieu j’ai choisi le Porc car c’était un atelier facile à mettre en place, il n’y avait pas besoin de beaucoup de SAU (Surface Agricole Utile). Actuellement, j’ai une trentaine de porcs noirs à l’engraissement. L’atelier ovin je l’ai créé par passion ! Aujourd’hui j’ai 120 brebis de race Suffolk. J’aime cette race et c’est pour cela que je fais de la génétique, car ça apporte une véritable valeur ajoutée et le travail deviens beaucoup plus technique.
Quel est ton rythme de travail ? Comment s’organise tes journées ?
« La journée d’hier : j’ai commencé à 6h du matin et j’ai terminé à 4h30 du matin »
Cela dépend des saisons, par exemple les premiers agnelages se font en janvier-février et les seconds au mois d’avril. Dans tout les cas l’élevage reste la priorité, puis vient après le travail dans les champs : les foins, les moissons, etc.
« Il faut dire que j’ai ma conjointe qui est très présente au quotidien tout en ayant un travail à l’extérieur. Il ne faut pas le négliger car les conjoint(e)s surtout sur les exploitations d’élevage, ont un rôle très important et leur travail n’est pas forcément mis en avant. Quand on est éleveur c’est un choix que l’on fait à deux ; c’est plus qu’un métier et il faut accepter de ne pas se voir souvent ».
Maintenant que tu es installé, as-tu de nouveaux projets ?
Monter un atelier de brebis laitière sur la SCEA avec une laiterie pour la collecte.
Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui veut s’installer ?
« Prendre la carte chez les JA (rires) » Il faut rentrer dans les réseaux d’agriculteurs afin d’échanger et de ne pas rester seul dans son coin. Cela permet de voir d’autres systèmes et de confronter ses difficultés.
Pourquoi as-tu adhéré au JA31 ?
Pour rentrer dans le réseau, le collectif. Mais surtout pour le côté chaleureux, on se fait des amis tout en restant dans le monde professionnel, les deux sont liés.
Qu’est-ce que JA t’apporte au quotidien ?
Le réseau… On se rend compte que l’on n’est pas seul dans les mêmes problèmes. Et peut-être quelques maux de tête mais ça, ce n’est pas lié au travail (rires).
Quels sujets syndicaux te touchent plus particulièrement ?
Les difficultés du monde de l’élevage en général : les problématiques liées aux véganes ; mais surtout les difficultés qu’ont certains éleveurs pour nourrir leurs bêtes. J’ai rencontré des agriculteurs qui préféreraient mourir que de ne pas nourrir leurs animaux ; le rapport avec les bêtes pour le connaitre est très sentimental.
Pour toi, à quoi ressemblera l’agriculture de demain ?
J’ai peur que l’agriculture de demain soit déconnectée de la réalité du vivant. Que le rôle de l’agriculteur soit considéré uniquement comme de la main d’œuvre ; avec une mutation vers des fermes composées seulement de propriétaires fonciers et des exploitants ouvriers.
Aussi, il ne faut pas oublier que ce milieu doit rester attirant avec la mise en place de quelques technologies pour se soulager des taches quotidiennes, car en tant que futur employeur je pense que ça peut être un frein à l’embauche.
Il faut également que les exploitants trouvent le juste milieu en créant des entreprises à taille humaine sans être en marge de la compétitivité et de l’innovation du secteur, notamment par rapport aux contextes mondiaux.
Pourquoi avoir choisi le Crédit Agricole Toulouse 31 ?
Il était bien implanté dans mon secteur ; j’ai eu des offres et des techniciens adaptés au monde agricole
Qu’est-ce que le Crédit Agricole Toulouse 31 t’a apporté dans ton projet ?
Un accompagnement au quotidien sur mes projets de financement pour certains ateliers.